Mr Raouf AOUADI - Le capital investissement doit être au centre des préoccupations de l’Etat

Commentant la situation économique actuelle, Mr Raouf AOUADI a partagé ses opinions sur le rôle de l’Etat en ces temps troublés. En effet, la pandémie du covid-19, devrait avoir un impact majeur sur le tissu industriel tunisien, notamment les PME. A ce titre, le rôle de l’Etat est central, il doit renforcer davantage le partenariat public-privé pour œuvrer contre une atonie économique qui se confirme de plus en plus, et le meilleur moyen de se faire, est de promouvoir le secteur du capital investissement, vivier clé de l’économie réelle.
Selon Mr Raouf AOUADI, parmi les initiatives qui devraient être mises en place, et qui peuvent pallier en partie au manque de ressources de l’Etat, deux nous paraissent particulièrement pertinentes. La première concerne le marché parallèle. Aujourd’hui, il est temps d’adopter une loi de réconciliation économique et financière qui encourage tout citoyen à déclarer tous ses avoirs et revenus non divulgués à l’Etat. Une partie de ces sommes (relatives aux années antérieurs), pourraient servir à la souscription dans les Fonds Communs de Placement à Risque dédiés exclusivement au financement de la restructuration des entreprises tunisiennes touchées par le coronavirus.
Deuxième initiative clé, sur le même principe de réconciliation, concerne le régime fiscal forfaitaire appliqué par une large majorité des professions libérales (dont les médecins, les pharmaciens, experts comptables …), et qui ne permet pas à l’Etat de contrôler d’une manière précise les avoirs et revenus de ces agents, d’où un manque à gagner au niveau de ses recettes fiscales. Passer à un régime réel, reflète d’une manière plus juste l’évolution des revenus de cette catégorie. l’Etat pourrait adopter un mécanisme d’amnistie encourageant ces agents à déclarer leurs revenus jusque-là non déclarés moyennant la souscription des montants de l’impôt dû à l’Etat dans des Fonds Communs de Placement à Risque, toujours dédiés au financement des opérations de restructuration de nos PME.
Mr Raouf AOUADI a rapporté que l‘Etat est vivement encouragé à promouvoir davantage le secteur du capital investissement en mettant en place certaines mesures dont, l’intégration des sociétés dont l’activité est frappée de plein fouet par la pandémie du Covid-19 dans le catalogue d’investissement, ouvrant droit à un dégrèvement fiscal intégral sans minimum d’impôt. Egalement, l’Etat gagnerait à inciter à la création de nouveaux FCPR principalement dédiés à la restructuration des PME tunisiennes et appuyer ceux qui sont déjà en place. Enfin, Mr Raouf AOUADI estime que ranimer le secteur du capital investissement passe également par la création d’un compartiment spécial au niveau de la Bourse, dédié à la cotation des FCPR, ce qui offrira à leurs souscripteurs une certaine liquidité des parts détenues dans les fonds, et en incitera de nouveaux à y souscrire grâce à une meilleure liquidité et transparence.